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Retrait·es

Dernière mise à jour : 3 avr. 2023

La retraite : un enjeu clé de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes

On le sait, les femmes et les hommes ne sont pas égaux dans le monde du travail.


Les salaires des femmes sont en moyenne inférieurs de 28% à ceux des hommes (INSEE 2022). 6 femmes sur 10 sont moins bien payées que des hommes à niveau équivalent (Opinion Way/Indeed 2022). [Lire notre article "De quoi parle-t-on quand on parle d'écarts de salaires ?"]


Le temps partiel concerne plus d'1 femme sur 4 contre moins d'1 homme sur 10 (DARES, Ministère du travail). Les femmes sont plus nombreuses à subir des contrats à temps partiels et à être concentrées dans des métiers peu valorisés qui ne permettent pas de bénéficier des mesures « pénibilité », pensées pour les métiers majoritairement masculins.


Les carrières des femmes sont plus courtes que celles des hommes (2 ans pour la génération 1950). L’arrivée des enfants creuse sensiblement ces inégalités : l’articulation des temps de vie pèse plus souvent sur les mères, des promotions sont ralenties, des salaires stagnent et des carrières sont interrompues (INSEE, Economie et statistiques, n°50, 2019).


Résultat : leur retraite est inférieure de 40% à celle des hommes (30% pour les nouveaux retraités parties en 2020 selon la direction de la recherche du Ministère du travail).


La retraite, un sujet d’égalité professionnelle.

Le taux de pauvreté des femmes retraitées est plus élevé que celui des hommes (10,4 % contre 8,5 %) et cet écart a tendance à se creuser depuis 2012 (rapport 2022 du Conseil d’orientation des retraites).


Quand on vit seul, c’est encore pire : 16,5% des retraitées de plus de 65 ans qui vivent seules sont pauvres. Le taux de pauvreté des retraités qui vivent seuls augmente depuis 2016. L’annonce d’un minimum de pension à 85 % du SMIC pour une carrière complète est évidemment bienvenue… mais il était déjà prévu dans la loi de 2003 et n’a jamais été appliqué.


Lorsque nos dirigeants sont interpellés sur ces inégalités de pensions, la réponse classique est qu’elles se réduisent au fil du temps. En réalité, au mieux, elles stagnent, comme stagnent les inégalités de salaires.


Tout recul de l’âge légal de départ à la retraite signifiera une prolongation de la situation précaire que vivent de nombreuses personnes entre la fin de l’emploi et le départ à la retraite. 37 % des femmes et 28% des hommes de la génération née en 1950 n’étaient plus en emploi l’année précédant leur retraite (chômage, maladie, invalidité).


Il est plus difficile pour les femmes d’atteindre la durée de carrière exigée. Elles subissent alors la décote. La décote est un abattement du montant de la pension pour les carrières incomplètes. Pour le dire autrement, la décote punit celles et ceux qui n’ont pas assez travaillé. Cette mesure injuste pèse davantage sur les femmes.


La première ministre, Elisabeth Borne, a déclaré à plusieurs reprises que, pour que la réforme soit "juste pour les femmes", l’âge d’annulation de la décote resterait à 67 ans. Où est la justice ? La décote a été qualifiée en 2019 de "double pénalisation" par le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye.


Le recul de l’âge de la retraite et l’allongement de la durée de cotisation aboutiront sans aucun doute à l’augmentation des inégalités de pension entre les femmes et les hommes.

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